Quelques jours après la sortie d’Indompté d’Ana Klis Anderson aux Editions Addictives, j’ai eu la chance de pouvoir faire une interview exclusive de Rock.
Je vous invite à la découvrir. Laissez-vous envouter par son univers !
🎵 Pour accompagner votre lecture : Light (San Holo) 🎵
A chaque Recto son Verso… (A.K.A)
Casque sur les oreilles, Light de San Holo en boucle, j’écoute ces paroles qui sont si proches de ce que je ressens à cet instant. Le front collé à la vitre du taxi qui me mène à Colorado Source, à la recherche de fraîcheur, désespérément, j’accuse les quinze heures de voyage.
Maquillage et brushing défraichis, j’abandonne mon regard sur cet univers à part, ces paysages qui vous coupent le souffle. Je suis captivée par leurs diversités qui accompagnent ma route et mes pensées : des montagnes impressionnantes, des forêts puis des plateaux arides à perte de vue et cette ambiance désertique propre à la région.
C’est tellement vaste qu’on pourrait croire que je viens ici dans le seul but de me perdre.
Je me réjouis intérieurement d’avoir opté pour mon uniforme habituel : petite veste blazer, jeans et Converses.
Pour une interview perdue au milieu de nulle part, j’aurai au moins le mérite d’être à l’aise et surmonter cette sensation bizarre qui commence à pointer le bout de son nez : le trac.
Mais jusqu’où ce taxi va-t-il me conduire ?
Je n’ai pas beaucoup d’indications, seulement une adresse, celle du CSB, « The Colorado Source Bar ». Je n’ai même pas eu à donner plus de précisions sur mon point de rendez-vous au chauffeur, car à peine avais-je mentionné CSB et Evil’s Heat qu’il avait déjà démarré le moteur.
Je me suis laissée emmener sans vraiment savoir où j’allais.
Ana m’avait prévenue : « Si tu as l’impression d’être arrivée dans le trou du cul du monde, alors c’est que tu y es presque ».
Rires…
Et elle n’avait pas tort, le chauffeur me fait signe, nous y sommes.
Déposée juste devant le bar, à peine sortie du taxi et la course payée, je sens déjà les regards qui se posent sur moi. Un groupe de bikers des Evil’s Heat discutent et chahutent comme des ados à coté de leurs bécanes. Je les reconnais à leur blouson, qu’ils portent tous sans exception, signe d’appartenance à leur Clan. Ils sont carrément hypnotiques, grands, musclés, tatoués et, plus que jamais, sexy. Je m’approche d’eux, intimidée de pouvoir enfin les rencontrer et je leur demande :
– Hi ! Je suis Julie. J’ai rendez-vous avec Rock Christensen pour une interview. Vous savez où je peux le trouver ?
On m’indique l’entrée du bar d’un simple coup de tête, je respire un bon coup et me décide à passer cette porte. À peine le seuil franchi, je me fige, je les vois, tous les deux. Pas besoin de photo, Ana me les a parfaitement décrits : Rock et Max. Ils sont accoudés au comptoir et je ne vois qu’eux. Je sais que je suis attendue mais de me retrouver là, ici, à cet endroit que j’ai imaginé tout au long de ma lecture est très déstabilisant. Suite au regard que me lance Max, Rock se retourne vers moi à son tour. Séduisant et sauvage, c’est le mec terriblement sexy avec un regard à vous tuer sur place. Il est vraiment impressionnant et je n’en mène pas large.
Allez Julie, tu es une grande fille, tu n’as pas fait tout ce chemin pour renoncer maintenant !
Nous nous faisons signe mutuellement et il s’approche de moi, tel un prédateur, mais c’est avec une étonnante gentillesse qu’il me demande :
– Salut Julie, je t’attendais. J’espère que tu as fait bon voyage ? Viens ! On va s’installer à cette table là-bas, on sera plus au calme pour discuter.
– Ok, super, merci ! Je te suis.
Wouah mais quelle réponse ! Non, Rock n’est pas, mais alors pas du tout intimidant.
Après quelques échanges pour faire connaissance…
… et accessoirement me sentir un peu plus détendue face à lui,
je sors mes notes et nous commençons l’interview :
– Bon, Ana t’a prévenu de ma venue et du but de l’interview ?
– Ouais elle a prévenu Olivia, qui m’a prévenu pour être exact.
Il me lance un petit regard amusé, lorsqu’il perçoit mon stress et mes œillades à Max qui nous observe non loin de là depuis son comptoir. Je me perds dans mes notes quelques secondes avant de reprendre les choses en mains :
– Dis-moi, pour celles qui veulent te connaître un peu plus, est-ce que tu pourrais te présenter et te décrire en quelques mots ?
Il explose d’un rire franc qui me donne la chair de poule et je m’accroche au regard gris orage bienveillant de Max qui, lui aussi, semble amusé par notre entrevue :
– Sérieusement, je dois me présenter ? Je ne suis pas encore internationalement connu ? Je suis déçu, Blondie.
Devant mon air pris de court, il ajoute, en soupirant avec exagération :
– Bon s’il le faut vraiment : je m’appelle Rock Christensen, j’ai trente piges et oui c’est mon vrai prénom pour celles qui se le demandent. Celle qui parle le mieux de moi, c’est mon petit volcan mais Olivia ne pouvait pas venir tout de suite… Elle me répète tout le temps que je suis un caillou mais avec un cœur de guimauve. Et je crois que je commence à être d’accord.
Je regarde et détaille cet homme immense et brutalement beau devant moi, clairement il n’a rien d’une guimauve, pas même d’un Ferrero Rocher, hormis cette petite étincelle de joie et de bonté dans son regard sombre. Il pourrait briser de sa poigne le verre de bière qu’il tient.
Vraiment, qui pourra croire que je sois arrivée jusqu’ici ?
– Pourquoi avoir choisi Colorado Source, pourquoi cette ville, qu’est-ce qui te plaît ici ?
– Je n’ai pas choisi, je suis né ici. J’y ai grandi. J’ai voyagé un temps pour voir du pays mais je suis revenu. Ma famille est là, et je ne me sens entier qu’avec eux. Je vis pour eux et pour elle désormais…
– Quelle place as-tu au sein des Evil’s Heat ?
– Je suis leur meneur, une sorte de président si tu compares ça à un MC. Mais en fait mes gars m’aident énormément, nous sommes réellement huit à la tête du Clan. J’interviens quand personne n’arrive à se mettre d’accord. Pour trancher.
– Les Evil’s Heat, vous êtes un club de bikers ? Considères-tu que vous ressembliez au MC habituels ?
– Pas vraiment, je dirais que notre point commun, ce sont nos bécanes et les secrets. Mais les trafics illégaux ou autres, c’est pas notre genre. On n’est pas blancs et innocents, mais plus on se tient loin des emmerdes, mieux on se porte…
– Quelle est votre place au sein de la population ? A-t-on peur de vous ?
– J’espère bien qu’on nous craint ! On fait tout pour comme ça on nous laisse tranquille. Les gens craignent la différence. Ça leur fait peur et quelque part ça nous arrange. Mais au final, on protège cette ville…
– La fraternité entre membres est-elle importante pour toi ?
– Si j’ai pas confiance en toi, tu dégages… Et là, je sais pas si je peux avoir confiance en toi Blondie ? Qui me dit ce que tu vas faire de tes petites notes.
Avant que j’aie le temps de réagir, il attrape mon carnet de mes mains et commence à le feuilleter et lire. J’ai beau protester, il m’ignore, puis, finalement, me le rend en riant :
– Alors comme ça tu me trouves séduisant, sauvage et indompté ?
Je rougis jusqu’à la racine des cheveux et m’éclaircis la voix pour reprendre comme si de rien n’était mais clairement ce n’est pas moi qui suis en position de force pendant cette interview :
– Si tu devais me donner une de tes qualités laquelle serait-elle ? et un défaut ?
– Pour le défaut, je dirais que je suis rancunier… Et la qualité, laisse-moi réfléchir…
Je sais qu’il fait semblant de réfléchir jusqu’à ce qu’il se penche pour me lâcher :
– Moi je dirais que ma plus grande qualité se situe sous ma ceinture… mais Liv trouve que je suis généreux. Alors, disons que je suis généreusement monté, comme ça tout le monde est content.
Je déglutis difficilement, effectivement si tout est proportionnel chez lui, alors, lorsque j’observe ses mains puis ses bras puissants, je veux bien le croire sur parole. Mais il est hors de question que je me laisse déstabiliser de la sorte, ce qu’il cherche clairement à faire pour écourter l’entrevue.
– Quel est ton plat préféré ? Ou au contraire ce que tu n’aimes pas ?
– Mon plat préféré ce sont les desserts de mon petit feu follet…
Pourquoi, au ton de sa voix chargée de désir, ne suis-je plus sûre qu’il parle vraiment de pâtisserie… ? Il reprend interrompant mes pensées :
– Et je déteste le fromage. Sérieux, je sais pas comment vous faites, vous les Français pour bouffer ça.
– Quelle serait la chanson qui représenterait le mieux ta relation avec Olivia ?
– J’en sais rien Blondie. Tu me poses de ces questions tordues. Mais Olivia adore cette reprise de Halo acoustique, elle la passe en boucle.
– Peux-tu nous dire en un mot ta rencontre avec ce petit bout de femme ?
– Violente.
– Comment vois-tu Olivia ? Quels sont les traits de sa personnalité que tu préfères ?
– C’est une guerrière. Elle se bat et gagne contre chaque merde qu’elle doit traverser. Elle est entière et franchement cinglée sur les bords. Elle me pousse dans mes retranchements pour voir la vie différemment.
– Si tu devais en quelques mots résumé ton histoire et donner envie aux lectrices de lire Indompté, que leur dirais-tu ?
– On a tous, a un moment donné, failli baisser les bras. J’espère que celles qui liront Indompté verront que la roue finit par tourner. Pas toujours comme on l’aurait souhaité, mais elle tourne et nous offre de nouvelles opportunités qu’il faut oser saisir pour s’en sortir. J’ai saisi les miennes. Et toi Blondie as-tu saisi toutes les opportunités que la vie t’a offertes ?
Okay, il n’est pas question qu’il commence à m’interroger mais sa question m’interpelle et je ne peux m’empêcher d’y réfléchir.
Malgré tout je trouve que Rock est vraiment open à mon interrogatoire, il prend le temps d’y répondre et je suis de plus en plus à l’aise face à lui. Alors que nous atteignons la fin de cette entrevue, une dernière question me reste en tête que j’hésite à poser mais je finis par me lancer.
– Hum, heu… Dis-moi… Rock, une dernière question, ça fait longtemps que tu connais Max ? Penses-tu qu’il pourra un jour avoir sa propre histoire ?
– Y a plutôt intérêt oui ! J’y suis passé, alors cet idiot trop blond a clairement intérêt à passer au grill à son tour. Et Shawn aussi.
Je sens que la discussion est close. Il se remet à boire et pianote sur son téléphone, complètement absorbé par un sms qui vient d’arriver.
– Merci beaucoup Rock pour cette entrevue et ces quelques infos volées même si nous ne pouvons en dévoiler plus sur votre histoire.
A peine ais-je terminé de le remercier qu’il se redresse vivement et son regard est capté par autre chose par-dessus mon épaule.Il a ce regard, habité et admiratif, qui vous dit que ce qu’il voit ne peut être que son tout, la chose la plus importante à ses yeux. Celui qu’on rêve toutes de voir un jour de posé sur soi.
Je ne dis plus rien, je regarde Max maintenant, toujours accoudé au comptoir et qui les regarde aussi avec envie Je me plais à penser que ce moment est celui qui reste graver dans votre cœur, pour toujours et à jamais. Je connais leur histoire et je sais que vous ne pourrez pas rester indifférent face à ces deux êtres émotionnellement instables mais qui, de façon irrationnelle, déraisonnable, seront attirés l’un vers l’autre. Je dois repartir, mon avion m’attend mais je vais peut-être rester quelques jours ici, finalement. Cet endroit, ce clan, cette fraternité, je n’ai qu’une seule envie, les découvrir encore plus et faire partie de leur communauté, chevaucher une moto et partir à la découverte de cet environnement, chaud et désertique qui nous donne des envies d’évasion.
Max me demande alors me prenant par surprise avec sa voix suave et chaude comme une caresse de velours :
– Alors Blondie, un tour sur ma moto ça te dit ?
Et pourquoi pas…
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BONUS
- Je vous remets ici ma chronique de la première édition de Recto (qui correspond à la première partie de Indompté)
- Retrouvez une interview de Ana Klis Anderson avec Les Lectures de Mumu
- Et pour vous tenter encore plus, il y a ce Trailer canon de Maya Aasri
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Indompté / Ana Klis Anderson / Editions Addictives
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